-2010 : Lyon .

 

ASSOCIATION  FENELON

 

Assemblée Générale 2010

 

LYON : 29 – 30 – 31 Mai 2010

 

Cette année encore nos rencontres d'Anciennes Élèves ont quitté leur sud natal et leur Ardèche rustique, pour une belle raison : 

 

La célébration du 350ème anniversaire de la fondation des Religieuses Trinitaires de Valence

 (1660 – 2010) par les "filles de Saint Nizier " ou les "filles de la Sainte Trinité".

 

Dès vendredi soir, TGV et voitures particulières nous conduisent à Lyon, selon le programme établi par notre Présidente, Nicole CAMPANINI. Nous séjournerons à l'hôtel Ibis, rue de Bonnel, où des chambres ont été retenues.

 

La journée de samedi (29 Mai) nous plonge directement dans l'atmosphère lyonnaise, une découverte pour quelques unes, un rôle de guide pour d'autres.

 

La brasserie Georges nous accueille pour le déjeuner. C'est l'une des plus belles brasseries d'Europe. Créée par Georges Hoffheer jeune brasseur alsacien, elle prospère grâce aux propriétés de l'eau de Lyon dans la fabrication de la bière. Le lieu est une véritable œuvre d'art.

 

 Un plafond de 700 m² sans pilier, soutenu par trois immenses poutres en bois de sapin. Redécorées une première fois en 1924 dans le pur style Art Déco, les fresques du plafond sont réalisées par un peintre de l'école lyonnaise. Enfin en 2005 elle retrouve la pureté de ses lignes et la brillance du style des années 25-30. La brasserie peut recevoir jusqu'à 1000 couverts par jour et depuis 2004, la bière est de nouveau fabriquée sur place. Les lieux gardent le souvenir de Zola, Verlaine, Balzac, Giono…

 

Mais il faut se presser. Le rendez-vous avec le guide est fixé à 13h45, place des Terreaux, pour la visite du musée des Beaux –Arts.

La place des Terreaux résulte du comblement d'un ancien bras du Rhône. Réaménagée en 1994 par Daniel Buren qui mit en place 14 piliers et 69 jets d'eau, elle est surnommée par les lyonnais "la place des flaques d'eau". Le Marquis de Cinq-Mars y fut décapité pour avoir conspiré contre Richelieu, et à la Révolution " la place reprit sa sinistre fonction".

 

Destinée d'abord à la ville de Bordeaux (mais trop chère pour elle) la monumentale fontaine en plomb (21 tonnes) œuvre de Bartholdi, représente un quadrige figurant la Garonne se jetant dans l'océan.

 

A l'est de la place, le remarquable hôtel de ville, en partie Louis XIII a été réhabilité par Jules Hardouin–Mansart après un incendie en 1674. Les pavillons furent coiffés d'un dôme et au centre un grand tympan arrondi est orné d'une statue équestre d'Henri IV venu à Lyon pour son mariage avec Marie de Médicis.

 

Le sud de la place est occupé par le Musée des Beaux – Arts. Témoignage d'un art colossal, la façade est majestueuse (100 m) avec sa rénovation de style Renaissance, rythmée par d'énormes pilastres corinthiens. L'aspect actuel du bâtiment est dû aux travaux d'embellissement des abbesses Anne et Antoinette de Chaulnes (XVIIème). Car le plan du palais rappelle qu'il fut d'abord, dès le haut Moyen Âge, une ancienne abbaye bénédictine  organisée autour d'un cloître.

En 1790 l'abbaye abritait 32 moniales et une sœur converse. Elles en furent chassées par les décrets portant suppression des congrégations. Heureusement le bâtiment fut sauvé de la démolition et peu à peu, abritant des sociétés savantes, le lieu se transforma en musée au XIXème siècle. Il profita de la confiscation des collections royales, religieuses et monastiques, et de dons ou legs (Jean Chazière – Jacqueline Delubac) et d'achats qui ont donné leur ampleur aux collections de musée.

 

Nous y entrons par le beau jardin du cloître qui nous apparaît comme un havre de tranquillité. On peut y voir de superbes sculptures de Rodin, Bourdelle et Carpeaux.

 

À l'intérieur l'ampleur des collections antiques impressionne. Les splendides sarcophages en bois polychrome et l'équipement funéraire témoignent de l'importance de " la vie après la mort" chez les Égyptiens.

 

Plus loin le regard est attiré par une fascinante jeune fille provenant de l'acropole, la "Korè", Isis, Minerve ou Aphrodite ? Vêtue à la mode ionienne sa main droite tiendrait-elle une colombe en offrande ?

 

Exilée de son Auvergne natale une émouvante "Vierge en majesté" du XIIème siècle, a été classée monument historique en 1928.

 

Dans le département des peintures une salle a été créée pour la seule "Ascension du Christ" du Pérugin (1450- 1524). Elle est visible dès l'entrée. C'est "l'œuvre phare " du musée. Confisquée par la Révolution dans l'église des bénédictins de Pérouse en 1797, elle aurait du être rendue après Waterloo, mais le pape Pie VII en fit don aux lyonnais en souvenir de son séjour chez eux.

Les autres salles exposent un choix remarquable d'œuvres picturales des grandes périodes européennes et cela jusqu'au XXème siècle, avec Dufy, Villon, Braque, Chagall…

 

 

Une mention particulière doit être faite au peintre lyonnais Puvis de Chavannes (1824-1898) formé à Paris et en Italie et dont les quatre compositions décoratives ornent l'escalier monumental construit sous la troisième République.

Le département des médailles est aujourd'hui une référence dans la connaissance scientifique des monnaies anciennes, certaines très émouvantes comme le statère en or au nom de Vercingétorix, frappé en 52 av JC et découvert dans le Puy De Dôme.

 

Des féneloniennes posent avec Héraclès archer d’Antoine Bourdelle.

 

De la place des Terreaux nous nous dirigeons vers la rive droite de la Saône pour découvrir rapidement le vieux Lyon classé au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Sur le pont, le regard embrasse " la Croix Rousse" " la colline qui travaille" en raison des nombreux ateliers de canuts, ouvriers de la soierie, qu'elle abritait au XIXème siècle. On admire la régularité des façades colorées accrochées sur les pentes, les fenêtres hautes pour faire entrer la lumière dans des ateliers hauts de plafond, mieux adaptés pour y loger les métiers " Jacquard" apparus en 1800.

 

 

Le vieux Lyon et ses demeures ocre et rose, se distingue par des ruelles à l'italienne et aussi par ses "traboules" (trans ambulare). Ces passages piétonniers couverts, perpendiculaires à la Saône, relient les immeubles entre eux. Liées au négoce de la soie, elles permettaient de transporter les tissus à l'abri de la pluie. C'est un patrimoine propre à Lyon qui en compte plusieurs centaines (320). "Trabouler" c'est circuler d'un immeuble à l'autre par des couloirs.

Le long de la Saône le quartier St Jean devint le centre de Lyon au Moyen Âge et à la Renaissance, car au XVème siècle banquiers et commerçants traversèrent la rivière.

 

 C'est là que nous découvrons la Cathédrale Saint  Jean ou plutôt la Primatiale Saint Jean parce que siège du "Primat des Gaules" territoire que les Romains avaient découpé en trois, transalpine ou Lyonnaise, cisalpine (l'Italie d'aujourd'hui et chevelue belge, celtique et Aquitaine) plus la Narbonnaise. Capitale des Gaules, Lyon devint le siège "du Primat" (prima sedes episcoporum) dignité de celui qui possède une suprématie sur tous les évêques et archevêques.

Pour le Cardinal Philippe Barbarin nommé à cette dignité en 2002 " un archevêque n'est pas une haute autorité de l'Eglise mais un pasteur qui prend son bâton et se met en route".

La Cathédrale, construite entre le XIIème et le XVème est un édifice plutôt massif avec un intérieur simple, " sa particularité se trouvant dans la vision nette du passage du roman au gothique".

 

Originalité de cette journée si bien remplie, nos amis Bernadette et Henri, lyonnais depuis plusieurs années, nous avaient conviés à dîner dans leur appartement sur les hauteurs de la ville.

 

 Ce fut une belle soirée, un moment de bien-être autour d'une table "familiale", mais aussi une soirée studieuse car c'est là que s'ouvrit l'Assemblée Générale.

Notre présidente donna des informations concernant les amies qui n’ont pu être présentes et nous ont adressé leurs pensées affectueuses. Elle évoqua ensuite, avec émotion, la participation de certaines d’entre nous au 300ème anniversaire de la fondation des Religieuses Trinitaires en 1960. Ce fut alors l’occasion d’un très beau voyage qui, accompagné par nos Sœurs Paul Marie et Reine Marie de Sidi-Bel-Abbès à Cerfroid via Faucon, fit découvrir aux participantes Lyon et Paris…

Puis revenant sur les évènements de l’année écoulée depuis notre rencontre de 2009, elle présenta les moments forts de l’Assemblée Générale de la COFAEC dont elle est membre du Comité Directeur. Cette représentation des Anciennes Elèves Trinitaires est très importante au sein de la COFAEC, où des réflexions sont menées sur le maintien et le développement de l’enseignement catholique. Ces travaux prennent part à l’élaboration d’une véritable modernité catholique.

La COFAEC et l’OMAEC sont des forces de proposition pour l’enseignement catholique dans le monde…C’est une des raisons d’être des amicales d’anciennes élèves.

 

 

Dimanche 30 Mai : Fête de la Sainte Trinité. C'est aujourd'hui que va s'ouvrir l'année jubilaire (1660-2010) et pour fêter dignement ce magnifique anniversaire, sont conviés tous ceux et celles ayant des liens particuliers avec la congrégation : religieux et religieuses des cinq continents, enseignants, élèves, anciens élèves, parents, personnel des différents établissements, amis…

 

Reçus dès 9h30 à "la Providence" rue de Bony, nous nous dirigeons ensuite vers l'église Sainte Élisabeth où le Père Jean-Claude Meyer curé de la paroisse concélébrera la messe d'action de grâces présidée par le Cardinal Philippe Barbarin, entouré des Autorités Ecclésiastiques de la région, des Pères Trinitaires venant de France et de l'étranger et des prêtres des diocèses des alentours.

 

Tous participent à la "procession d'entrée" qui nous plonge directement dans l'ambiance d'une cérémonie internationale : visages joyeux mais regards graves parmi les étendards bariolés représentant les seize pays du monde où les Trinitaires sont présentes.

 

Dans le chœur magnifiquement fleuri, où figurent les noms des fondatrices de la Congrégation, Sœur Bénédicte–Marie, Supérieure Générale, souhaite la bienvenue au Cardinal Barbarin, à tous les participants et remercie ceux qui sont venus de si loin pour rendre grâce "aux fondatrices de Saint Nizier pour ces 350 ans de vie communautaire".

 

A son tour le Cardinal Barbarin manifeste sa joie d'être là et fait part à l'assistance du message reçu du Saint–Père (lecture en est faite par le Père Cacaud) qui s'associe à cette célébration en rendant grâce pour " l'œuvre déjà accomplie".

Tous, nous garderons le souvenir d'une grande et belle messe, haute en couleurs, animée par l'orchestre et les chœurs des jeunes musiciens d'Avignon ou par les voix claires des sœurs coréennes chantant le psaume " Bénissez son nom"… Des moments forts, l'homélie du Cardinal Barbarin nous associant tous à cette fête " car de par notre baptême nous sommes trinitaires", des visages radieux partageant la paix du Christ et des applaudissements nourris à l'ouverture de l'année jubilaire qui sera fêtée dans le monde jusqu'au 15 Août 2011 date de sa clôture à Madrid.

 

Retour à la " Providence". Des tables sont dressées " sous les platanes et dans la salle polyvalente". C'est là que nous nous regroupons pour le déjeuner, servi sur des plateaux. Durant l'après-midi des forums variés nous invitent à retrouver les vies et les œuvres des religieuses, en France et dans le monde : table ronde, vidéo, échanges, visite du musée et exposition–vente d'objets africains, péruviens ou malgaches…

 

 

Dehors l'atmosphère est plus festive. Le parc s'anime de silhouettes légères évoluant dans un chatoiement de couleurs inattendues… danses de pays lointains, elles ont un charme indéniable.

Avant de quitter la fête et en souvenir de cette commémoration Mgr Barbarin offrira à la Congrégation représentée par Sœur Bénédicte – Marie la belle "médaille du diocèse de Lyon".

 

Point d'orgue de cette journée, dans une salle toute proche, est présenté un spectacle chargé d'émotions " Thomas ou la quête de la liberté", de Vincent Buron avec la participation de jeunes trinitaires.

A partir de la parabole de la Perle (Mt 13,45-46), les jeunes nous ont aidés à chercher notre trésor. Thomas est un ado. Comme beaucoup de ses copains, il est en proie au doute. Il ne sait plus ni en quoi, ni en qui croire. La télé lui martèle les trésors faciles.

Un soir, alors qu’il regarde l’émission « La carte au trésor », il s’endort et il va vivre un songe…

Bibliquement, le songe est un clin d’œil de Dieu à l’homme, une prise de conscience, une interpellation pour inviter à la conversion et au changement. Ainsi dans ce songe de Thomas nous voyageons, de l’appel du jeune homme riche coincé dans son désir de suivre Jésus parce qu’il a tout (Lc 18, 18-23), via la parabole de la perle fine où l’on donne tout pour avoir l’inestimable.

 Nous découvrons alors la présence de Dieu au milieu des hommes, compatissant, aimant, souffrant, pardonnant, et enfin nous comprenons que la Trinité Sainte est le bien le plus précieux … plus précieux que la perle fine !

La journée se termina par ce très émouvant spectacle. Sœur Bénédicte-Marie remercia tous les participants auxquels elle souhaita une belle année jubilaire dans l’unité et le soutien mutuel.

 

Notre séjour à Lyon s'acheva lundi dans la matinée. Il aura été riche en émotions. Nous avons eu le privilège de participer à cette belle journée d'action de grâce. Et en nous souvenant de nos jeunes années, nous avons mesuré le chemin parcouru et l'ampleur de la tâche accomplie par "la grande famille trinitaire" en 350 ans d'existence.

 

A l'approche des fêtes de fin d'année, chères religieuses, parents, enfants, éducateurs, amis… recevez nos vœux les meilleurs afin que cette belle énergie trinitaire rejaillisse sur chacun de nous et que "Dieu Père, Fils et Saint Esprit vous bénisse et vous accompagne AD MULTOS ANNOS".

 

                                                                            JOYEUX NOËL et BONNE ANNÉE.

 

 Anne-Marie BALLESTA-RAYNAL.

 

 

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