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-2015 : Le Petit Palais d’Avignon
ASSOCIATION FENELON Assemblée Générale 2015 : 12 - 13 - 14 juin, Le Petit Palais d’Avignon – Gordes.
- 12, 13 et 14 juin 2015 : trois jours durant lesquels les anciennes élèves de Fénelon se sont retrouvées en Avignon pour leur rencontre annuelle…
Dès le vendredi 12, le dîner réunit à l’Hôtel Ibis-Styles les premiers arrivants. Samedi 13, le groupe est au complet pour la visite du Musée du Petit Palais d’Avignon.
Le Petit Palais occupe la partie nord de la place du Palais des Papes. Construit à partir de 1317, il servit principalement de « livrée cardinalice » aux cardinaux et évêques d’Avignon, qui en firent leur résidence. Il servit aussi, accessoirement, à la défense du Palais des Papes, lors du premier siège (1398-1408) pour le casernement des troupes, et du second siège (1410-1411) où il fut endommagé. Ce fut Julien de la Rovere, futur pape Jules II qui, après sa restauration, lui donna son aspect actuel.
Furent notamment accueillis au Petit Palais : César Borgia, fils du pape Alexandre VI, François 1er, la reine-mère Anne d’Autriche lors du séjour de Louis XIV en Avignon. Le Musée du Petit Palais a été ouvert en 1976. Il est consacré à la peinture et à la sculpture des périodes médiévale et de la première Renaissance (avant la deuxième moitié du XVIe siècle). Conduite par une guide conférencière de choix, notre visite commence par le département sculpture. La statuaire avignonnaise du Moyen-Age, et en particulier celle de la papauté en Avignon, est très bien représentée.
L’époque romane figure surtout avec des chapiteaux sculptés provenant d’églises de la ville, et en particulier ceux du cloître de la cathédrale Notre Dame des Doms (XIIe).
Les nombreuses pièces du XIVe siècle sont surtout des statues provenant des tombeaux des églises d’Avignon construites du temps de la Papauté (tombeaux de Jean XXII et d’Innocent VI, gisant du pape Urbain V…transi du cardinal Jean de la Grange)
Transi du cardinal Jean de la Grange (1403)
De belles sculptures, notamment celles d’Antoine le Moiturier et de Jean de la Huerta, témoignent de la finesse atteinte par la statuaire avignonnaise au XVe siècle.
Nous continuons notre visite par le département Peintures, où les collections du musée sont réparties dans une succession de dix-neuf salles. Les œuvres exposées ont une double origine : - d’une part la collection de peintures anciennes du musée Calvet d’Avignon, qui a fourni des œuvres de l’école d’Avignon du Moyen-Age et de la Renaissance, soit une soixantaine de peintures (et également les six cents pièces de sculptures que nous avons vues) ; -d’autre part, et principalement (plus de trois cents œuvres), l’ex-collection Campana, une des plus importantes au monde de peinture ancienne italienne, dont une grande partie a été acquise par l’Etat à la fin du XIXe siècle.
Après la découverte de ses malversations, il fut condamné et emprisonné. Sa collection fut saisie par l’Etat Pontifical en 1857, mise en vente et dispersée dans plusieurs pays (Russie, Grande Bretagne, Belgique, France). La collection Campana en France fut achetée en 1861 sur l’intervention personnelle de Napoléon III, conseillé par Emilien de Nieuwerkerken, Surintendant des Beaux-Arts : 11835 œuvres d’art et 641 tableaux pour 4.360.400 francs (franc-or), et partagée entre le Musée du Louvre et de nombreux musées de Province. Le musée du Louvre à Paris a conservé la collection d’objets d’art antiques qui constitue la majeure partie des céramiques étrusques et grecques du musée, ainsi que le fonds des bijoux d’or étrusques, et les tableaux des Primitifs Italiens ont été confiés au musée du Petit Palais d’Avignon. Celui-ci est devenu de cette façon un musée unique en son genre, puisque essentiellement basé sur la peinture d’avant la deuxième moitié du XVIe siècle. Il est en outre, avec 327 peintures, l’une des plus importantes collections internationales de primitifs italiens, et la plus grande de France après celle du Louvre. Les peintures sont présentées globalement par ordre chronologique, en commençant par les primitifs italiens des XIIIème et XIVème siècle.
Tempera sur bois de l’école Berlinghieri de Lucques.
La Cène sur fond d’or : Bois de sapin. Atelier du Maître de la Madeleine. Fin XIIIe.
Vierge à l’enfant de Paolo Veneziano, et St Thomas d’Aquin de Jacopo Del Cassentino.
A gauche, Vierge à l’enfant de Taddeo di Bartolo (vers 1400). A droite, Triptyque avec Nativité de Giovanni di Paolo (1403-1482) – Tempera et or sur bois de peuplier.
Sano di Pietro : Ange au rameau d’olivier. A droite, l’Annonciation de Bartolomeo Caporali (après 1475) : la perspective apparait (colonnes éloignées plus petites).
L’Annonciation, attribuée à Bartolomeo della Gatta, circa 1500 : la perspective se confirme (elle apparait dans le pavement du sol, les portes, les moulures du plafond).
La vierge à l’Enfant de Sandro Botticelli (1467)
La bannière de Saint Blaise et de la Vierge de Miséricorde de Niccolo da Foligno.
Avec Saint Jérôme de Strido par Benvenuto di Giovanni (1436-1518), et l’Adoration des Mages par Ludovico Mazzolino (1480), on voit l’influence de la peinture flamande.
L’influence flamande se manifeste également dans cette « Sainte Conversation », peinte par Vittore Carpaccio (vers 1500).
Pour présenter les œuvres jugées les plus marquantes, le choix des photos reproduites ici a été difficile, car il fallait en limiter raisonnablement le nombre. Dans la réalité, la surabondance des merveilles que nous avons admirées, et leur parfaite présentation par notre guide conférencière, ont fait de notre visite un véritable enchantement.
Le dimanche 14, nos amis cisterciens nous accueillent pour la messe de 10 heures en l’Abbaye de Sénanque à Gordes.
Cette messe est toujours pour nous un moment d’émotion durant lequel nous nous remémorons les cérémonies avec nos chères religieuses, presque toutes disparues… Nous pensons aussi à Sœur Reine Marie à Rome et à Sœur Isabelle Marie à Madagascar.
Après la messe, nous rejoignons l’Auberge de Carcarille où nous attend un très beau Menu Carte : Foie gras maison, Bonbons de langoustines aux amandes, Saint Pierre rôti, Filet de bœuf aux morilles…
Notre Assemblée Générale a lieu dans l’après-midi. Nous évoquons alors l’Assemblée Générale de la COFAEC à laquelle assiste Nicole, notre présidente, en sa qualité de membre exécutif de la COFAEC, représentant la Fédération des Anciennes Elèves Trinitaires. Le thème 2014-2015 était : « Améliorer notre Solidarité ». L’intervention de M. Pascal BALMAND, Secrétaire Général de l’Enseignement catholique évoqua : « L’école catholique : une communauté en mouvement ». C’est ce thème qui a été débattu par groupes, et qui fit l’objet d’une synthèse très intéressante.
Nos échanges furent très riches et, bien des années après, notre foi trinitaire est intacte. Nous vivons l’Evangile !
La réunion terminée, première séparation avec les participantes qui reprennent directement le chemin du retour. En majorité, nous retournons à Avignon en passant par Thor, pour visiter l’église Notre Dame du Lac qui s’y trouve, près du pont qui traverse la Sorgue. Construite à la fin du XIIème siècle en s’inspirant de l’antiquité romaine, c’est un pur joyau de l’art roman provençal, qui figure sur la première liste des monuments historiques classés : la liste de 1840.
Elle a inspiré Albert Camus (cher à nos cœurs !), qui écrit dans la Postérité du Soleil : « Le Taureau enfonce ses quatre pattes dans le sable de l’arène. L’église du Thor ne bouge plus, force de pierre. Mais qu’elle se mire dans la Sorgue claire, la force s’épure et devient intelligence. Elle encorne le ciel en même temps qu’elle s’enfonce dans un lit de cailloux vers le centre de la terre. Sur le pont du Thor, j’ai senti parfois le goût vert et fugitif d’un bonheur immérité. Ciel et terre étaient alors réconciliés. ».
Ce n’est que lundi 15, en Avignon, que les derniers fidèles se séparent. Emotion... Embrassades…A l’année prochaine !
Nicole
CAMPANINI-SORIANO, Présidente.
Avec la participation, pour le texte et l’illustration photographique de B. CAMPANINI, gestionnaire du site web de l’Association Fénelon.
-IN MEMORIAM : En réalisant ce compte-rendu, nous pensions avec émotion à notre très chère amie Anne Marie BALLESTA-RAYNAL, Secrétaire de l’Association, qui nous a quittés en décembre 2015. Par ses écrits et les photos de nos voyages et rencontres figurant sur notre site, elle reste près de nous.
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