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-Venise et la Vénétie
Il fait très beau lorsque nous atterrissons, ce mardi 29 septembre 2009, à l’Aéroport de Venise. Comme prévu, nous prenons un bateau privé pour traverser la lagune en quarante cinq minutes, et débarquer à Venise à deux pas de notre hôtel, le Belle Arti. L’installation à l’hôtel et le repas sont rapides pour rejoindre sans tarder notre guide qui nous attend Place Saint Marc, pour nous raconter Venise, et nous faire visiter le Palais des Doges et la Basilique Saint Marc.
-Rapide histoire de Venise.
La ville de Venise est fondée au 5ème siècle de notre ère -en 421 affirme la tradition- lorsque les habitants d’Aquilée, de Padoue et d’autres villes de l’Italie du Nord peuplée par les Vénètes, se réfugient sur les îles de la lagune vénitienne pour échapper aux tribus teutoniques qui envahissent le pays. Ils fondent leur propre gouvernement, à la tête duquel douze tribuns représentent les douze îles principales. En 697, ils font de leur ville une République en élisant le premier Doge. En 991, Venise signe un traité commercial avec les Sarrasins, point de départ d’une politique consistant à commercer avec les Musulmans plutôt qu’à les combattre. C’est cette politique qui va faire de Venise le plus grand centre de commerce avec l’Orient. Le profit qu’elle tire de la partition de l’Empire Byzantin en 1204 en fait aussi la plus grande puissance navale de la Méditerranée et du monde chrétien, ce qui est confirmé par sa victoire contre Pise, sa rivale, en 1381. Cette suprématie durera jusqu’au milieu du 15ème siècle. Les invasions ottomanes qui débutent alors marquent son déclin, qu’accélère la découverte par Vasco de Gama en 1498 d’une route maritime vers les Indes en contournant le Cap de Bonne Espérance. Les guerres contre les Ottomans continueront durant les 16ème et 17ème siècles. La République dura jusqu’en 1797, où Venise fut conquise par Napoléon Bonaparte. Venise passa alternativement sous domination française et autrichienne jusqu’en 1866, où elle est intégrée au Royaume d’Italie créé quelques années plus tôt.
-La Place Saint Marc.
Site le plus fréquenté de la ville, la place Saint Marc est le cœur historique de Venise : y ont été érigés le palais des Doges, la Basilique Saint Marc avec son Campanile, ainsi que les Procuraties.
La Basilique Saint Marc, surmontée de cinq coupoles, construite entre 1047 et 1071, et dont la façade sculptée date du 14ème siècle, est un exemple étonnant de l’architecture byzantine.
C’est la 3ème église bâtie sur ce site, la 1ère ayant été érigée pour accueillir en 832 le corps de St Marc, que des marchands vénitiens avaient dérobé à Alexandrie en 828, pour en faire le Saint Patron de Venise, à la place de Saint Théodore précédemment choisi par l’Empereur de Byzance.
La façade est décorée de sculptures et de mosaïques byzantines et Renaissance,
comme l’intérieur, qui regorge de trésors de guerre, et présente un mélange incomparable d’influences orientales et occidentales.
Le Palais des Doges. Résidence des Doges, siège du Tribunal et du gouvernement de la République vénitienne jusqu'en 1797, le palais des Doges a été érigé au XIIe siècle à l'extrémité de la place Saint-Marc. La façade orientée vers la lagune est constituée de marbre rose et blanc et comporte un balcon sculpté en 1404 par les Dalle Masegne. Sur la gauche, se dresse le campanile de la basilique Saint-Marc, édifié entre le Xe et le XIIe siècle, qui s’est effondré en 1902, et a été reconstruit à l’identique, avec ses propres matériaux en 1912.
Le palais des Doges jouxte la Basilique au fond de la Place St Marc, et s’étend sur toute la longueur de la Piazzetta, dominée par deux colonnes de granit rapportées de Constantinople et surmontées d’une statue de marbre de St Théodore et du lion de St Marc. Les vénitiens superstitieux évitent de passer entre ces deux colonnes, car c’est ici qu’avaient lieu jusqu’au milieu du 18ème siècle les exécutions capitales. Les condamnés ne venaient pas de loin, car les anciennes prisons étaient, comme le Tribunal, dans le Palais des Doges et les nouvelles, construites au 16ème siècle, étaient reliées au Palais par…
le pont des Soupirs, emprunté par les prévenus pour se rendre au Tribunal, et par les condamnés pour rejoindre la prison.
Evidemment, tout autre était le chemin emprunté par les invités de marque qui, entrés par la porte principale, accédaient aux salles d’apparat par l’Escalier des géants, encadré par les statues des Dieux de la Guerre et de la Mer, protecteurs des Vénitiens : Mars, et Neptune. L’intronisation des Doges, élus pour deux ans, se déroulait sur le palier supérieur.
La Place Saint Marc est bordée sur ses deux côtés par les Procuratie nuove et les Procuratie vecchie où étaient logés les procurateurs, magistrats parmi lesquels le Doge était choisi. De luxueux cafés comme le Café Florian fréquenté par des écrivains tels Byron, Dickens et Proust, offrent à leur terrasse pendant la belle saison de véritables soirées musicales. Du côté opposé à la Cathédrale, la Place est fermée par l’aile Napoléonienne, moins élégante, abritant le célèbre Musée Correr.
La petite île de San Giorgio Maggiore, en face du Palais des Doges, fait partie du quartier St Marc. La magnifique église qui s’y dresse, reconstruite en 1565 par Andrea Palladio, traduit par ses colonnes, son fronton triangulaire, ses proportions parfaites, l’admiration de cet architecte qui a « lifté Venise » pour l’architecture de la Rome antique. La façade fut terminée 30 ans plus tard par Scamozzi.
-Le Grand Canal.
La ville de Venise s’étend sur 118 îlots. Plus de 400 ponts permettent de traverser les quelque 200 canaux qui sillonnent la ville, et qui remplacent le réseau routier, car la circulation des véhicules terrestres à moteur est interdite à Venise comme dans toutes les îles de la lagune, sauf sur le cordon littoral du Lido. Le Grand Canal traverse le cœur de Venise en suivant le lit d’une ancienne rivière. Principale artère de la ville depuis toujours, il fourmille de vaporetti qui ont remplacé aujourd’hui les galères et les navires d’autrefois, et de gondoles principalement utilisées par les touristes. Des cortèges nautiques dont la spectaculaire Regata Storica, des courses et des joutes s’y déroulent chaque année.
Non loin du palais des Doges et de l’île de San Giorgio Maggiore, on entre dans Venise par le Grand Canal, en doublant la Punta della Dogana di Mare. Santa Maria della Salute apparaît à gauche. Cette église baroque aux proportions colossales a été construite par Baldassare Longhena pour célébrer la fin de la peste de 1630 qui avait décimé la population de Venise. A Venise, toutes les constructions reposent sur des pieux de chêne et de pin profondément enfoncés dans le sol et dans la lagune qui leur servent de fondation. Santa Maria della Salute est ainsi supportée par plus d’un million de pieux.
Les Palais qui bordent le Grand Canal , dont la construction s’est échelonnée sur près de 500 ans, comptent parmi les plus beaux joyaux de l’architecture vénitienne. Ils portent le nom des grandes familles de l’aristocratie qui les ont construits, et qui ont fait autrefois le prestige de Venise. Celui-ci, non loin de l’Eglise de la Salute, tout décoré de mosaïques, est le Palazzo Barbarigo.
Presque en face, le Palais Barbaro est formé des deux palais de droite réunis (l’un de style gothique, et l’autre renaissance). Les peintres Monet et Whistler, le romancier Henri James y ont travaillé. A sa gauche, le Palazzo Franchetti Cavalli appartenait à l’Archiduc Frédéric d’Autriche qui y mourut (1836).
Le pont de bois de l’Accademia , construit en 1932 pour remplacer temporairement un pont métallique du 19ème siècle, a été conservé à la demande des habitants.
Surmonté de deux pinacles, le Palazzo Papadopoli, autrefois Palazzo Coccina-Tiepolo, date de 1560.
En face, le Palazzo Grimani est un palais Renaissance, construit en 1556, acheté par l’Etat en 1807. La Cour d’Appel de Venise y est actuellement installée.
Le Pont du Rialto, au milieu du quartier commerçant le plus animé de la Ville, est le plus beau pont de Venise. Il a été construit entre 1588 et 1591 par Antonio da Ponte pour remplacer un simple pont en bois.
Mais il n’y a pas que de beaux monuments sur le Grand Canal, il y a aussi des amoureux…
des amoureux qui s’y promènent en gondole…
ainsi que des touristes, comme celles-ci que nous connaissons très bien, qui croisent en ce moment devant le Palazzo Venier dei Leoni, construit en 1749 et jamais achevé, où se trouve la Collection d’art contemporain de Peggy Guggenheim.
Les gondoles empruntent aussi d’autres canaux, plus étroits, où la circulation est moins aisée mais pleine de charme. Il y a du monde sur les ponts du parcours…
On y trouve même des accompagnateurs dévoués comme notre ami Robert Lesne, qui est certes très confiant, mais tout de même un peu inquiet du parfait déroulement de notre Navale Epopée.
-Les îles de la Lagune.
Comme les grandes villes, Venise a une banlieue : Mestre sur le continent (180000 habitants) qui a la même municipalité et le même maire que Venise (68600 habitants) et qui est aussi laide que Venise est belle, et les îles de la lagune qui sont toutes différentes et pleines de charme. Nous en avons visité trois : Murano, Burano et Torcello.
Murano est le centre de la verrerie depuis 1291, année où les verriers ont quitté la cité des Doges pour éviter tout risque d’incendie. Ceux qui partaient travailler ailleurs étaient sévèrement punis, voire exécutés. Voici une statue de verre sur une place publique, qui nous donne une idée du savoir faire des verriers de Murano, que nous avons vu à l’œuvre en visitant un de leurs ateliers.
Devant un nouveau monument en verre de Murano, les Féneloniennes voyageuses et leurs accompagnants entourent Sœur Marie Zulian. Elles vous présentent Odette et Pierre PAJANI, les amis de Nicole et Barth qui se sont joints à leur groupe pour ce voyage.
La basilique des Saints Maria et Donato est le chef d’œuvre architectural de Murano.
Cette église du 12ème siècle a conservé toute sa beauté et son originalité, notamment par son abside à colonnade extérieure vénéto-bysantine et son toit en forme de quille de navire.
Le pavement date de 1140, et ses mosaïques incluent des morceaux de verre ancien.
Les maisons de Murano, et plus encore celles de Burano sont très colorées…
…pour que les pêcheurs reconnaissent la leur de loin, au retour de la pêche. Burano vit de la pêche et de la dentelle. Au 16ème siècle, sa dentelle était la plus prisée d’Europe.
A Torcello, l’église de Santa Fosca a été bâtie aux 11ème et 12ème siècles sur un plan en forme de croix grecque. Elle est reliée à la Cathédrale qu’on voit à l’arrière plan par un ravissant portique. La Cathédrale, de 1108, est construite sur une église du 7ème siècle. A gauche, les anciennes archives. Aux 5ème et 6ème siècles, Torcello était peuplée de 20.000 habitants. Il n’y en a que 60 aujourd’hui.
-2-La Vénétie.
Le troisième jour, après une matinée libre mais active, consacrée au gré de chacun aux visites et promenades par musées rues et canaux, nous quittons à regret Venise et la lagune pour aller, sur la terre ferme, à la découverte de la Vénétie. Fil conducteur : -Palladio et la nouvelle architecture des villas et autres monuments, -Les sites remarquables : Vicence, Vérone et le lac de Garde, Padoue.
Palladio, de son vrai nom Andrea di Pietro della Gondola, est né à Padoue en 1508. Il est tailleur de pierre lorsque le Comte Trissino le charge, à 30 ans, d’ajouter une loggia à sa villa près de Vicence. Il en est tellement content qu’il le fait connaître, sous le nom de Palladio –qui évoque Pallas, la déesse grecque de la Raison- aux jeunes nobles vénitiens qu’il réunit fréquemment chez lui. Au milieu de ce cénacle éclairé, comme au cours de ses voyages dans les villes d’art italiennes, il peut parfaire son instruction et s’initier aux ouvrages théoriques des grands architectes. Cependant, malgré qu’il soit l’auteur de l’important traité sur l’architecture « I quattro libbri dell’architettura » publié en 1570, qui est largement diffusé et qui influence plusieurs générations d’architectes, il reste toujours maître d’œuvre plutôt que doctrinaire, préférant le savoir faire pratique à l’érudition. De même, plutôt que d’inventer un nouveau style, il se plie aux conditions de la vie à la campagne et aux besoins des nouveaux propriétaires, en mettant à portée de main leurs instruments agricoles, en construisant à peu de frais leurs résidences, sans répugner à la brique ni au stuc pour respecter leur propension à l’économie tout en élevant des édifices non inférieurs pour la beauté à leurs palais de Venise. Palladio crée donc pour ces nouveaux gentilshommes campagnards des maisons qui sont à la fois des villas de plaisance et des fermes de rapport pour qu’ils puissent jouir de la villégiature sans quitter des yeux les travaux des champs.
L’échantillon le plus accompli de la villa ferme est la villa Barbaro, à Maser près d’Asolo. A mi hauteur sur le flanc d’une colline, au milieu des champs et des vergers qui l’entourent,
sans murailles de protection, cette villa s’immerge dans la nature, fusionne l’humain et le végétal, réconcilie le loisir et le labeur.
Le corps principal de la villa est flanqué de deux portiques aux arcades régulières qui servent à abriter les charrettes, le bétail, le fourrage, le matériel agricole. Cette architecture largement ouverte sur le dehors, où le vide des arcades l’emporte sur le plein des murs, est rendue possible par la paix de ces campagnes, à cette époque miraculeusement préservées des guerres et des invasions.
Le contraste est très fort avec les châteaux français de la Renaissance défendus par des tours, des créneaux, des remparts, des douves, des ponts-levis, et avec l’architecture austère des monuments de Florence et des villes toscanes qui ressemblent à des citadelles. A ce style militaire de toutes les demeures bâties en Europe loin des villes s’oppose le style pictural, unique, des villas de Palladio et leurs paisibles alignements de colonnes qui cachent à la perfection leur plan strictement géométrique.
C’est tout cela qu’explique la guide à notre groupe attentif, sous le regard de notre accompagnateur et la protection du Lion de Saint Marc.
La villa Almerigo Capra, dite la Rotonda est considérée comme le joyau de l’architecture de Palladio. C’est un bâtiment à plan central, surmonté d’un dôme et précédé sur chacun des quatre côtés d’un portique identique auquel mène un escalier majestueux.
Située au sommet d’une colline et dépourvue d’annexes utilitaires, la Rotonda n’a jamais eu de fonction rurale. Elle a été commandée par un ecclésiastique à la retraite pour y donner des réceptions et non pour exploiter des terres.
La villa Foscari, dite la Malcontenta, dont la façade donne sur le Canal de la Brenta, est significative. Elle marque l’importance des escaliers extérieurs, d’apparat, qui mènent à l’étage noble occupé par les propriétaires. Pour Palladio, les escaliers intérieurs, dissimulés, sont purement utilitaires.
Le long du canal de la Brenta, on découvre de nombreuses demeures de campagne de l’ancienne noblesse vénitienne. La villa Pisani, dite Nazionale, à Stra, s’en distingue : c’est un véritable palais ducal de 114 pièces, avec parc, nombreux bâtiments, labyrinthe, sculptures…qui a été réalisé d’après un dessin d’Andrea Palladio.
Le château villa Da Porto Colleoni est un édifice gothique d’architecture civile qui offre une belle illustration de demeure vénitienne du 15ème siècle, avec son entrepôt au rez-de-chaussée (magazzino), sa façade symétrique, ses hautes percées en ogive.
La beauté de la décoration intérieure, qui contraste avec l’élégante sévérité de la façade, valait bien de braver une fois l’interdiction de photographier.
Les écuries sont magnifiques.
Construite deux siècles plus tard que la villa Da Porto Colleoni, en 1688, voici la villa Valmarana, non loin de Vicence.
Le mur qui longe la villa Valmarana est orné de statues de nains, d’où son surnom de Villa ai Nani.
-Vicence. Nous abordons Vicence par le Monte Berico qui domine la ville, au sud. Des portici, ou arcades, bordent l’avenue qui mène du centre ville à la basilique érigée en haut du mont.
Bâtie au 15ème siècle, la Basilique baroque est dédiée à la Vierge qui, lors de la peste de 1426, apparut pour annoncer que Vicence serait épargnée. Elle continue de nos jours à accueillir fidèles et pélerins.
Notre groupe est sur le Monte Berico, en face de la Basilique.
Vicence est la ville d’adoption d’Andrea Palladio, bien qu’il soit né à Padoue. Ce mémorial en son honneur est souvent cerné par les étals du marché qui s’étend de la Piazza dei Signori à la Piazza delle Erbe, tout autour du Palazzo della Ragione.
La Piazza dei Signori est dominée par l’imposant Palazzo della Ragione, bâtiment du 15ème siècle aussi appelé La Basilica, dont le toit vert, couvert de cuivre, est actuellement en réfection. La loggia qui en fait le tour et les colonnades de soutien du bâtiment central ont été construits par Palladio en 1549.
En face, sur cette même place, la Loggia del Capitaniato, dont les arcades couvertes ont été dessinées par Palladio, abrite le Conseil Communal de Vicence.
Au bout du Palazzo della Ragione, l’élégante Torre di Piazza dresse ses 82 mètres. Elle a été construite au 12ème siècle et surélevée en 1311 et 1344.
Le Théâtre Olympique de Vicence est le plus vieux théâtre fermé d’Europe. Il est essentiellement construit en bois, et en stuc imitant le marbre, peint en trompe l’œil. Palladio en fit les plans en 1579. Après sa mort, c’est son élève Vincenzo Scamozzi qui prit la relève. Voici la partie centrale de la grande scène de Scamozzi, peinte en trompe l’œil, qui représente la ville grecque de Thèbes.
-Vérone. Prospère et cosmopolite depuis la colonisation romaine en 89 avant JC, Vérone est la deuxième ville de la Vénétie après Venise. En plein cœur de la ville sont restés de magnifiques vestiges de l’antiquité, les plus importants après ceux de Rome.
L’amphithéâtre, achevé en 30 avant JC, est le 3ème au monde par sa taille, après le Colisée de Rome, et celui de Capoue. Cette ellipse de 139m sur 110m pouvait accueillir tous les habitants de la Cité antique, et actuellement plus de 20.000 spectateurs. On y assistait aux jeux du cirque et aux combats des gladiateurs, puis aux exécutions publiques, et actuellement aux opéras et aux pièces de théâtre.
La vie de la cité se déroule de nos jours, comme dans l’Antiquité et au Moyen Age, autour des Arènes et autour du marché de la Piazza delle Erbe, bâti à l’emplacement de l’ancien Forum.
Des ruelles aux nombreuses boutiques chic convergent vers cette place, bordée de galeries d’art et d’accueillants cafés.
En passant au pied de la Torre dei Lamberti (84m), on accède à la Piazza dei Signori. Les Palazzi des Scaligeri l’entourent,, reliés par des arcades Renaissance et des colonnades gravées. Chèrement acquise, au point de leur valoir les surnoms de Mastino (chien de garde) et Cangrande (grand chien), la domination des Scaligeri commença en 1263 et dura 124 ans.
Elle permit de rétablir la paix à Vérone, déchirée par les luttes intestines et les rivalités entre familles. Les Visconti de Milan succédèrent aux Scaligeri en 1387.
Assisté ce 3 octobre 2009 par nos amis Pajani, Dante Allighieri domine depuis 1865 la Piazza dei Signori. Accueilli à la cour des Scaligeri entre 1301 et 1304, lors de son exil de Florence, Dante dédia à Cangrande 1er la dernière partie de son poème La Divina Comedia.
Tout près du coin de la place se trouvent les tombes des Scaligeri, gardées par des Saints en armes rappelant leurs exploits guerriers. Encore entourée des échafaudages utilisés pour sa restauration, la tombe à baldaquin de Cangrande 1er est surmontée d’une copie de sa statue équestre de Castelvecchio.
Roméo aurait escaladé ce balcon de la Casa di Giulietta, au 207 via Cappello. La tragédie de Roméo et Juliette, écrite par Luigi da Porto de Vicence vers 1520, a été à l’origine de nombreux poèmes, films, ballets et pièces de théâtre. La rivalité des Capulet et des Montaigu illustre bien celle des grandes familles véronaises de l’époque précédente. Si Roméo et Juliette sont une légende, les Montecchi et les Cappelletti ont bien existé : ils sont cités par Dante dans le 6ème chant du Purgatoire de la Divine Comédie. Toutes deux Gibelines, ces deux familles se vouaient néanmoins une haine mortelle.
-Le lac de Garde.
Le Lac de Garde est le plus grand et le plus beau d’Italie. C’est la principale destination des touristes et visiteurs qui partent en excursion depuis Vérone, des amateurs de sports nautiques et de pêche ou
simplement de promenade, comme nous… ou de bienfaisants bains de pieds dans les eaux chaudes sulfureuses qui se déversent, par endroits, dans le lac.
Sirmione, sur la péninsule du même nom, est une station balnéaire et un village de pêcheurs, gardé par la Rocca Scaligera, entourée de douves et dotée d’un port intérieur qui abritait la flotte du château et les barques des pêcheurs lors des tempêtes. Ce port était aussi un redoutable piège pour les bâteaux ennemis qui auraient eu la malencontreuse idée d’y entrer.
-Padoue.
Padoue est un fleuron de l’art et de l’architecture, connue pour ses deux monuments merveilleux : -la chapelle des Scrovegni, au nord de la ville, pour les fresques lyriques de Giotto qui la décorent, -la Basilique Saint Antoine, un des lieux de pèlerinage les plus populaires de l’Italie.
La chapelle des Scrovegni a été élevée en 1303 par Enrico Scrovegni pour sauver l’âme de son défunt père, un usurier, de la damnation éternelle décrite par Dante dans l’Inferno. Nous l’avons visitée après une décontamination obligatoire effectuée avant la visite, pendant qu’on nous projetait un film explicatif. Les murs de la chapelle sont entièrement recouverts par des fresques de Giotto qui représentent la vie du Christ. Les photos étant évidemment interdites, les fresques présentées ci-dessous ont été trouvées sur le web. On considère généralement que Giotto est le père de la peinture occidentale : la perspective dans la représentation de l’espace, le naturalisme et la narration dramatique rompent avec la tradition byzantine des dix siècles précédents.
Le baptême du Christ par Jean le Baptiste.
Jésus chassant les marchands du Temple.
Le baiser de Judas.
Le Christ est crucifié.
L’Ascension du Christ.
-Le centre-ville de Padoue est très animé : la vie estudiantine se mêle à la vie commerçante. Non loin de l’Université, une des plus anciennes et des plus réputées d’Europe, se trouvent les deux marchés, l’un spécialisé dans les fruits et l’autre dans les légumes.
La Piazza delle Erbe se trouve devant le Palazzo della Ragione (Palais de la Raison), qui était le Palais de Justice au Moyen Age.
De l’autre côté de ce Palais se trouve la Piazza dei Frutti. La tour que l’on voit à l’arrière, qui date du 13ème siècle, est celle des Palazzi Communali, où siège le Conseil Municipal.
Enfin, la visite de la Basilique Saint Antoine, appelée aussi Il Santo, clôture notre séjour padouan. Sa construction a commencé en 1232, pour accueillir les reliques de Saint Antoine de Padoue, un prêcheur qui avait pris pour modèle Saint François d’Assise. Avec son dôme central conique entouré de sept autres dômes, elle reflète l’influence de l’architecture byzantine, alors que la façade marie gothique et roman. L’intérieur est plus conventionnel. Nous y avons vu les reliques de Saint Antoine, qui étaient exposées. Nous nous sommes recueillis devant sa tombe. C’était en quelque sorte notre pèlerinage.
Notre transfert en car de Padoue à l’aéroport de Venise par un soleil aussi radieux qu’à notre arrivée met fin à ce voyage, parfait sous tous ses aspects : culturel, touristique et résidentiel. Ainsi, l’accueil a été bon à l’Hôtel Belle Arti de Venise, et impeccable à l’Hôtel Terme Roma d’Abano Terme près de Padoue, à partir duquel nous avons rayonné pour visiter la Vénétie : excellent logement et excellente table. Nous avons même eu droit à la fête de fin de cure hebdomadaire : souper aux chandelles suivi d’un bal. A ce bal, une charmante fénelonienne appelle B. à son secours : « Aide moi, ce Monsieur me parle en italien, et je ne comprends rien du tout. Qu’est ce qu’il veut ? » -B. à ce signore : « Che vuole ? » -Le signore à B. : « Hè !.. Un ballo ! » -B. à la Fénelonienne : « Il t’invite à danser » - « Oui, bien sûr ! » dit la fénelonienne qui s’envole aussitôt vers la piste avec son cavalier. Ils n’y sont pas restés seuls : nous les avons suivis sans tarder. Nous avions la bénédiction de Sœur Marie qui, un peu fatiguée, avait rejoint sa chambre.
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