-Venise et la Vénétie

 

 

 

              Il fait très beau lorsque nous atterrissons, ce mardi 29 septembre 2009, à l’Aéroport de Venise.

Comme prévu, nous prenons un bateau privé pour traverser la lagune en quarante cinq minutes, et débarquer à Venise à deux pas de notre hôtel, le Belle Arti.

L’installation à l’hôtel et le repas sont rapides pour rejoindre sans tarder notre guide qui nous attend Place Saint Marc, pour nous raconter Venise, et nous faire visiter le Palais des Doges et la Basilique Saint Marc.

 

-1-Venise.

 

-Rapide histoire de Venise.

 

La ville de Venise est fondée au 5ème siècle de notre ère -en 421 affirme la tradition- lorsque les habitants d’Aquilée, de Padoue et d’autres villes de l’Italie du Nord peuplée par les Vénètes, se réfugient sur les îles de la lagune vénitienne pour échapper aux tribus teutoniques qui envahissent le pays. Ils fondent leur propre gouvernement, à la tête duquel douze tribuns représentent les douze îles principales.

En 697, ils font de leur ville une République en élisant le premier Doge.

En 991, Venise signe un traité commercial avec les Sarrasins, point de départ d’une politique consistant à commercer avec les Musulmans plutôt qu’à les combattre. C’est cette politique qui va faire de Venise le plus grand centre de commerce avec l’Orient.

Le profit qu’elle tire de la partition de l’Empire Byzantin en 1204 en fait aussi la plus grande puissance navale de la Méditerranée et du monde chrétien, ce qui est confirmé par sa victoire contre Pise, sa rivale, en 1381.

Cette suprématie durera jusqu’au milieu du 15ème siècle. Les invasions ottomanes qui débutent alors marquent son déclin, qu’accélère la découverte par Vasco de Gama en 1498 d’une route maritime vers les Indes en contournant le Cap de Bonne Espérance. Les guerres contre les Ottomans continueront durant les 16ème et 17ème siècles.

La République dura jusqu’en 1797, où Venise fut conquise par Napoléon Bonaparte.

Venise passa alternativement sous domination française et autrichienne jusqu’en 1866, où elle est intégrée au Royaume d’Italie créé quelques années plus tôt.

 

-La Place Saint Marc.

 

Site le plus fréquenté de la ville, la place Saint Marc est le cœur historique de Venise : y ont été érigés le palais des Doges, la Basilique Saint Marc avec son Campanile, ainsi que les Procuraties.

 

La Basilique Saint Marc, surmontée de cinq coupoles, construite entre 1047 et 1071, et dont la   

façade sculptée date du 14ème siècle, est un exemple étonnant de l’architecture byzantine.

 

C’est la 3ème église bâtie sur ce site, la 1ère ayant été érigée pour accueillir en 832 le corps de

St Marc, que des marchands vénitiens avaient dérobé à Alexandrie en 828, pour en faire le Saint

 Patron de Venise, à la place de Saint Théodore précédemment choisi par l’Empereur de Byzance.

 

La façade est décorée de sculptures et de mosaïques byzantines et Renaissance,

 

comme l’intérieur, qui regorge de trésors de guerre, et présente un

 mélange incomparable d’influences orientales et occidentales.

 

Le Palais des Doges.

Résidence des Doges, siège du Tribunal et du gouvernement de la République vénitienne jusqu'en 1797, le palais des Doges a été érigé au XIIe siècle à l'extrémité de la place Saint-Marc. La façade orientée vers

  la lagune est constituée de marbre rose et blanc et comporte un balcon sculpté en 1404 par les Dalle Masegne. Sur la gauche, se dresse le campanile de la basilique Saint-Marc, édifié entre le Xe et le XIIe

 siècle, qui s’est effondré en 1902, et a été  reconstruit à l’identique, avec ses propres matériaux en 1912.

 

 

Le palais des Doges jouxte la Basilique au fond de la Place St Marc, et s’étend sur toute la

longueur  de la Piazzetta, dominée par deux colonnes de granit rapportées de Constantinople

et surmontées d’une statue de marbre de St Théodore et du lion de St Marc. Les vénitiens

 superstitieux évitent de passer entre ces deux colonnes, car c’est ici qu’avaient lieu jusqu’au

milieu du 18ème siècle les exécutions capitales. Les condamnés ne venaient pas de loin, car les

 anciennes prisons étaient, comme le Tribunal, dans le Palais des Doges et les nouvelles,

 construites au 16ème siècle, étaient reliées au Palais par…

 

 

  le pont des Soupirs, emprunté par les prévenus pour se rendre au Tribunal,

et par les condamnés pour rejoindre la prison.

 

Evidemment, tout autre était le chemin emprunté par les invités de marque qui, entrés par la

porte principale, accédaient aux salles d’apparat par l’Escalier des géants, encadré par les

statues des Dieux de la Guerre et de la Mer, protecteurs des Vénitiens : Mars, et Neptune.

 L’intronisation des Doges, élus pour deux ans, se déroulait sur le palier supérieur.

 

 La Place Saint Marc est bordée sur ses deux côtés par les Procuratie nuove et les Procuratie vecchie

où étaient logés les procurateurs, magistrats parmi lesquels le Doge était choisi. De luxueux cafés comme le Café Florian fréquenté par des écrivains tels Byron, Dickens et Proust, offrent à leur terrasse pendant la belle saison de véritables soirées musicales. Du côté opposé à la Cathédrale, la Place est fermée par l’aile Napoléonienne, moins élégante, abritant le célèbre Musée Correr.

 

La petite île de San Giorgio Maggiore, en face du Palais des Doges, fait partie du quartier St Marc.

La magnifique église qui s’y dresse, reconstruite en 1565 par Andrea Palladio, traduit par ses colonnes,

son fronton triangulaire, ses proportions parfaites, l’admiration de cet architecte qui a « lifté Venise »

pour l’architecture de la Rome antique. La façade fut terminée 30 ans plus tard par Scamozzi.

 

-Le Grand Canal.

 

La ville de Venise s’étend sur 118 îlots. Plus de 400 ponts permettent de traverser les quelque 200 canaux qui sillonnent la ville, et qui remplacent le réseau routier, car la circulation des véhicules terrestres à moteur est interdite à Venise comme dans toutes les îles de la lagune, sauf sur le cordon littoral du Lido.

Le Grand Canal traverse le cœur de Venise en suivant le lit d’une ancienne rivière. Principale artère de la ville depuis toujours, il fourmille de vaporetti  qui ont remplacé aujourd’hui les galères et les navires d’autrefois, et de gondoles principalement utilisées par les touristes. Des cortèges nautiques dont la spectaculaire Regata Storica, des courses et des joutes s’y déroulent chaque année.

 

Non loin du palais des Doges et de l’île de San Giorgio Maggiore, on entre dans Venise par le Grand Canal, en doublant la Punta della Dogana di Mare. Santa Maria della Salute apparaît à gauche. Cette église baroque aux proportions colossales a été construite par Baldassare Longhena pour célébrer la fin de la peste de 1630 qui avait décimé la population de Venise. A Venise, toutes les constructions reposent sur des pieux de chêne et de pin profondément enfoncés dans le sol et dans la lagune qui leur servent de fondation. Santa Maria della Salute est ainsi supportée par plus d’un million de pieux.

 

 

Les Palais qui bordent le Grand Canal , dont la construction s’est échelonnée sur  près de 500 ans, comptent parmi les plus beaux joyaux de l’architecture vénitienne. Ils portent le nom des grandes familles de l’aristocratie qui les ont  construits, et qui ont fait autrefois le prestige de Venise.

Celui-ci, non loin de l’Eglise de la Salute, tout décoré de mosaïques, est le Palazzo Barbarigo.

 

Presque en face, le Palais Barbaro est formé des deux palais de droite réunis (l’un de style gothique, et l’autre renaissance). Les peintres Monet et Whistler, le romancier Henri James y ont travaillé. A sa gauche, le Palazzo Franchetti Cavalli appartenait à l’Archiduc Frédéric d’Autriche qui y mourut (1836).

 

Le pont de bois de l’Accademia , construit en 1932 pour remplacer temporairement un pont métallique du 19ème siècle, a été conservé à la demande des habitants.

 

Surmonté de deux pinacles, le Palazzo Papadopoli, autrefois Palazzo Coccina-Tiepolo, date de 1560.

 

En face, le Palazzo Grimani est un palais Renaissance, construit en 1556, acheté

par l’Etat en 1807. La Cour d’Appel de Venise y est actuellement installée.

 

Le Pont du Rialto, au milieu du quartier commerçant le plus animé de la Ville, est le plus beau pont de Venise. Il a été construit entre 1588 et 1591 par Antonio da Ponte pour remplacer un simple pont en bois.

 

Mais il n’y a pas que de beaux monuments sur le Grand Canal, il y a aussi des amoureux…

 

des amoureux qui s’y promènent en gondole…

 

ainsi que des touristes, comme celles-ci que nous connaissons très bien, qui croisent en ce moment devant le Palazzo Venier dei Leoni, construit en 1749 et jamais achevé, où se trouve la Collection d’art contemporain de Peggy Guggenheim.

 

Les gondoles empruntent aussi d’autres canaux, plus étroits, où la circulation est moins aisée mais pleine de charme. Il y a du monde sur les ponts du parcours…

 

On y trouve même des accompagnateurs dévoués comme notre ami Robert Lesne,  qui est certes très confiant, mais tout de même un peu inquiet du parfait déroulement de notre Navale Epopée.

 

 -Les îles de la Lagune.

 

Comme les grandes villes, Venise a une banlieue : Mestre sur le continent (180000 habitants) qui a la même municipalité et le même maire que Venise (68600 habitants) et qui est aussi laide que Venise est belle, et les îles de la lagune qui sont toutes différentes et pleines de charme.

Nous en avons visité trois : Murano, Burano et Torcello.

 

Murano est le centre de la verrerie depuis 1291, année où les verriers ont quitté la cité des Doges pour éviter tout risque d’incendie. Ceux qui partaient travailler ailleurs étaient sévèrement punis, voire exécutés. Voici une statue de verre sur une place publique, qui nous donne une idée du savoir faire des verriers de Murano, que nous avons vu à l’œuvre en visitant un de leurs ateliers.

 

Devant un nouveau monument en verre de Murano, les Féneloniennes voyageuses et leurs accompagnants entourent Sœur Marie Zulian. Elles vous présentent Odette et Pierre PAJANI, les amis de Nicole et Barth qui se sont joints à leur groupe pour ce voyage.

 

La basilique des Saints Maria et Donato est le chef d’œuvre architectural de Murano.

 

Cette église du 12ème siècle a conservé toute sa beauté et son originalité, notamment par son abside à colonnade extérieure vénéto-bysantine et son toit en forme de quille de navire.

 

Le pavement date de 1140, et ses mosaïques incluent des morceaux de verre ancien.

 

Les maisons de Murano, et plus encore celles de Burano sont très colorées…

 

…pour que les pêcheurs reconnaissent la leur de loin, au retour de la pêche.

Burano vit de la pêche et de la dentelle. Au 16ème siècle, sa dentelle était la plus prisée d’Europe.

 

A Torcello, l’église de Santa Fosca a été bâtie aux 11ème et 12ème siècles sur un plan en forme de croix grecque. Elle est reliée à la Cathédrale qu’on voit à l’arrière plan par un ravissant portique. La Cathédrale, de 1108, est construite sur une église du 7ème siècle. A gauche, les anciennes archives.

Aux 5ème et 6ème siècles, Torcello était peuplée de 20.000 habitants. Il n’y en a que 60 aujourd’hui.

 

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